Les instruments financiers sont essentiels à la transition vers une économie durable. Face aux défis environnementaux et sociaux, les Émirats arabes unis attirent des investissements alignés avec les principes ESG. Par l’émission d’obligations vertes, le développement des sukuks verts et la croissance des fonds ESG, Dubaï et Abu Dhabi se positionnent comme leaders régionaux de la finance durable. Ces initiatives favorisent l’innovation, la diversification économique et renforcent leur rôle de hub financier.
Les obligations vertes et durables s’imposent comme des outils financiers clés pour accélérer la transition énergétique, mobilisant des capitaux verts des projets à impact environnemental positif et renforçant l’engagement des investisseurs en faveur du développement durable.
Les obligations vertes sont devenues un instrument financier essentiel pour mobiliser des capitaux en faveur de projets à impact environnemental positif. Contrairement aux obligations classiques, elles sont spécifiquement dédiées au financement d’initiatives liées aux énergies renouvelables, à l’efficacité énergétique, aux infrastructures durables et à l’adaptation au changement climatique. En 2023, le marché mondial des obligations vertes a atteint plus de 600 milliards de dollars d’émissions, marquant une progression de 30 % par rapport à l’année précédente. Aux Émirats arabes unis, ces instruments connaissent un essor rapide, avec Abu Dhabi et Dubaï qui captent 15 % des émissions d’obligations durables dans la région MENA, renforçant ainsi leur position de hub financier vert.
Les Émirats arabes unis s’imposent comme un acteur clé du marché des obligations durables en diversifiant leurs instruments financiers pour soutenir la transition énergétique. En 2023, Emirates NBD et First Abu Dhabi Bank (FAB) ont émis des obligations vertes totalisant plus de 3 milliards de dollars, destinées à financer des infrastructures à faible empreinte carbone et des projets d’énergies renouvelables. Le gouvernement émirati, via son engagement à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, favorise également ces émissions en mettant en place des incitations réglementaires et fiscales attractives.
L’émission d’obligations vertes et durables permet non seulement de réduire la dépendance aux hydrocarbures, mais aussi d’attirer des capitaux étrangers souhaitant investir dans des initiatives conformes aux critères ESG. Ces financements contribuent directement à l’expansion des capacités solaires et éoliennes, avec des projets comme Noor Abu Dhabi et le Mohammed bin Rashid Al Maktoum Solar Park, qui visent à porter la part des énergies renouvelables à 30 % du mix énergétique du pays d’ici 2030. De plus, ces investissements soutiennent la création d’emplois verts et le développement de technologies propres, consolidant la position des Émirats en tant que centre financier de la transition écologique.
Face à la montée en puissance de la finance durable, les sukuks verts s’imposent comme une alternative clé aux obligations traditionnelles, alliant conformité aux principes islamiques et financement de projets écologiques.
Les sukuks verts représentent une innovation majeure à l’intersection de la finance islamique et de l’investissement responsable. Inspirés des principes de la Shariah, ces instruments financiers fonctionnent comme des obligations mais sans intérêts, en s’appuyant sur des actifs tangibles générant des revenus. Contrairement aux obligations classiques, les sukuks verts sont exclusivement dédiés au financement de projets durables, notamment dans les énergies renouvelables, les infrastructures écologiques et l’efficacité énergétique. En 2023, les émissions mondiales de sukuks verts ont dépassé 10 milliards de dollars, avec une croissance annuelle de 25 %, reflétant l’appétit grandissant des investisseurs pour ces actifs conformes aux valeurs islamiques et aux critères ESG.
Les Émirats arabes unis jouent un rôle central dans le développement des sukuks verts. Abu Dhabi et Dubaï ont émis plus de 2 milliards de dollars de sukuks verts au cours des trois dernières années, un chiffre en forte progression grâce aux initiatives gouvernementales et aux investissements institutionnels. Les banques islamiques locales, telles que Dubaï Islamic Bank et Abu Dhabi Islamic Bank, intègrent désormais ces instruments dans leurs portefeuilles, facilitant ainsi l’accès à des financements verts pour les entreprises. Par ailleurs, les fonds souverains, allouent une part croissante de leurs actifs à ces obligations islamiques durables, renforçant leur attractivité auprès des investisseurs internationaux.
L’essor des sukuks verts à un impact significatif sur l’économie et l’environnement des Émirats arabes unis. En canalisant des financements vers des projets alignés avec les objectifs climatiques du pays, ces instruments contribuent à la réduction des émissions de CO₂ de 15 millions de tonnes par an. Ils permettent également de dynamiser le marché des infrastructures vertes, avec des investissements massifs dans des parcs solaires, des projets d’hydrogène vert et des bâtiments écologiques. En parallèle, le développement de ces instruments renforce l’attractivité des Émirats sur la scène financière mondiale, attirant des capitaux d’investisseurs soucieux d’éthique et de durabilité.
La montée en puissance des fonds ESG aux Émirats Arabes Unis témoigne de l’évolution du paysage financier mondial, où la durabilité et la responsabilité sociale deviennent des critères essentiels pour attirer des capitaux internationaux et stimuler la croissance économique à long terme.
Les Émirats Arabes Unis consolident leur rôle de hub financier en intégrant davantage les critères ESG dans leurs stratégies d’investissement. En 2023, les actifs ESG sous gestion dans la région MENA ont dépassé 200 milliards de dollars, avec une part significative pour les Émirats. La demande croissante pour ces placements a entraîné une hausse de plus de 25 % des fonds ESG domiciliés à Abu Dhabi et Dubaï en trois ans. Des institutions comme Mubadala et ADIA ont déjà alloué plus de 20 milliards de dollars à des projets d’infrastructures vertes et d’énergies renouvelables.
L’attrait des Émirats pour les investisseurs responsables repose sur plusieurs facteurs clés. Tout d’abord, la réglementation favorable et les incitations fiscales mises en place par des zones financières comme l’Abu Dhabi Global Market (ADGM) et le Dubaï International Financial Centre (DIFC) ont permis d’attirer plus de 50 nouveaux fonds ESG en seulement deux ans. Ensuite, la présence de grands projets d’énergies renouvelables, comme Noor Abu Dhabi, l’une des plus grandes centrales solaires au monde avec une capacité de 1,2 GW, renforce la crédibilité des Émirats en tant que destination pour les investissements verts. Enfin, l’engagement du pays à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 envoie un signal fort aux investisseurs, qui perçoivent les Émirats comme un acteur clé de la finance durable.
L’essor des fonds ESG aux Émirats a un impact significatif sur l’économie locale et la transition énergétique. En canalisant les capitaux vers des projets respectueux de l’environnement, ces fonds contribuent à la diversification économique, réduisant ainsi la dépendance aux hydrocarbures, qui représentent encore 30 % du PIB du pays. Par ailleurs, les financements ESG accélèrent la croissance des énergies renouvelables, qui devraient représenter 30 % du mix énergétique du pays d’ici 2030, contre 7 % actuellement. Cette dynamique favorise également la création d’emplois verts, avec plus de 50 000 nouveaux postes générés dans les secteurs de la finance durable, des énergies propres et des technologies vertes au cours des dernières années.
Les marchés de crédits carbones émergents constituent un levier stratégique pour financer la transition énergétique, attirer des investissements durables et renforcer la position des Émirats Arabes Unis en tant que hub de la finance verte.
Les Émirats arabes unis accélèrent leur transition vers une économie bas carbone en développant les marchés de crédits carbones. Ces marchés permettent aux entreprises de compenser leurs émissions et d’investir dans des projets de réduction des gaz à effet de serre. Dubaï et Abu Dhabi se positionnent en leaders régionaux avec des plateformes comme l’AirCarbon Exchange (ACX), l’un des premiers marchés volontaires réglementés de la région. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à intégrer la finance verte à l’Abu Dhabi Global Market (ADGM) et au Dubaï Financial Market (DFM), afin d’attirer des investisseurs internationaux et d’assurer la crédibilité des transactions.
Les crédits carbones jouent un rôle central dans la transition énergétique des Émirats en finançant le développement des énergies renouvelables, comme les parcs solaires et l’hydrogène vert, ainsi que des technologies de capture et stockage du carbone (CCS). En réduisant l’empreinte carbone des industries pétrolières et gazières et en soutenant l’innovation dans les solutions bas carbone, ils facilitent l’adaptation du pays aux exigences environnementales. Ces mécanismes contribuent ainsi directement aux objectifs de neutralité carbone des Émirats pour les prochaines décennies, tout en renforçant leur attractivité auprès des investisseurs responsables.
Les marchés de crédits carbones aux Émirats favorisent l’attraction d’investissements verts et consolident Abu Dhabi et Dubaï comme hubs financiers ESG. Leur intégration aux obligations vertes et sukuks verts permet de développer des solutions d’investissement hybrides. Toutefois, leur succès repose sur des régulations claires et une certification transparente pour éviter le greenwashing. L’adoption par les entreprises locales reste également un défi, certaines étant encore réticentes à intégrer ces mécanismes dans leur stratégie durable.
ESG News. (2024). Les Émirats arabes unis vont investir 54 milliards de dollars dans l'énergie durable d'ici 2030. Récupéré sur ESG news: https://esgnews.com/fr/Les-%C3%89mirats-arabes-unis-s%27engagent-%C3%A0-investir-54-milliards-de-dollars-dans-les-%C3%A9nergies-durables-d%27ici-2030
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Ministère de l'Économie et des Finances - France. (2025). Sukuk fever : le Golfe dynamise son marché obligataire. Récupéré sur Trésor Économie: https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/2025/02/21/sukuk-fever-le-golfe-dynamise-son-marche-obligataire-breves-economiques-de-la-peninsule-arabique-semaine-du-17-au-23-fevrier-2025
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Agence de Presse des Émirats (WAM). (2023). Un total de 190 milliards d'AED en financement vert consacré par les banques des EAU. Récupéré sur WAM: https://www.wam.ae/fr/details/1395303188316